La poésie / Le poète

« La poésie est le réel absolu. » Novalis
« Est-ce que nous ne tirons du monde que l’écho de nos désirs ? » P. Jaccottet

  • Laurent Fourcaut

« Les poètes en vérité en viennent toujours à se poser la question cruciale du rapport entre les mots et les choses, à peu près dans les termes suivants : comment cet être parlant qu’est l’homme peut-il retrouver un contact immédiat avec un monde perçu comme maternel quand ce qui le définit en propre, le langage, s’interpose comme un écran tragique ? »
« Lectures de la poésie française moderne et contemporaine. » Nathan 1997

  • Gustave Roud

« La poésie (la vraie) m’a toujours paru être une quête de signes menée au cœur d’un monde qui ne demande qu’à répondre, interrogé, il est vrai, selon telle ou telle inflexion de voix. »
« Lettre ». Air de la solitude.

« Qu’est-ce que ce monde veut dire ? Et s’il n’a pas de réponse à nous donner, pourquoi feint-il sans trêve un discours ? »
« Point de vue ». Air de la solitude.

  • Charles Baudelaire
  • Philippe Jaccottet

« Toute l’activité poétique se voue à concilier, ou du moins à rapprocher la limite et l’illimité, le clair et l’obscur, le souffle et la forme. C’est pourquoi le poème nous ramène à notre centre, à notre souci central, à une question métaphysique. Le souffle pousse, monte, s’épanouit, disparaît ; il nous anime et nous échappe ; nous essayons de le saisir sans l’étouffer.
Nous inventons à cet effet un langage où se combinent la rigueur et le vague, où la mesure n’empêche pas le mouvement de se poursuivre, mais le montre, donc ne le laisse pas entièrement se perdre.
Il se peut que la beauté naisse quand la limite et l’illimité deviennent visibles en même temps, c’est à dire quand on voit des formes tout en devinant qu’elles ne disent pas tout, qu’elles ne sont pas réduites à elles-mêmes, qu’elles laissent à l’insaisissable sa part. »
« La Semaison – Carnets 1954-1967« 

« Comment la poésie s’insère-t-elle dans [le quotidien] ? Ou elle est ornement, ou elle devrait être intérieure à chacun de ces gestes ou actes : c’est ainsi que Simone Weill entendait la religion, que Michel Deguy entend la poésie, que j’ai voulu l’entendre. Reste le danger de l’artifice, d’une sacralisation ‘appliquée’, laborieuse. Peut-être en sera-t-on réduit à une position plus modeste, intermédiaire : la poésie illuminant par instants la vie comme une chute de neige, et c’est déjà beaucoup si on a gardé les yeux pour la voir. Peut-être même faudrait-il consentir à lui laisser ce caractère d’exception qui lui est naturel. Entre deux, faire ce qu’on peut, tant bien que mal. Sinon risque d’apparaître le sérieux du sectaire, la tentation de porter la bure du poète, de s’isoler, en ‘oraison’ (ce qui gêne parfois chez Rilke). pour moi du moins, je dois accepter plus de faiblesse. »
« La Semaison – Carnets 1954-1967« 

  • Georges Perros

« La poésie n’est pas obscure parce qu’on ne la comprend pas mais parce qu’on n’en finit pas de la comprendre. »
« Papiers collés II »

  • Peter Horn

« … donner à quoi que ce soit le nom de poème est toujours un jugement de valeur […] (qui) fonctionne toujours selon une logique et une perspective créées par une classe et une culture dominante. » […]
« La poésie n’est pas simplement beauté. L’essence de la poésie n’est pas poétique. La poésie existe parce qu’il y a des êtres humains qui vivent selon cette sentence : là où nous avons été brûlés, il y aura langue et langage. »
« Revue Europe. Mars 2002

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