Fondation Beyeler (CH)
L’expression, pour moi, ne réside pas dans la passion qui éclatera sur un visage ou qui s’affirmera par un mouvement violent. Elle est dans toute la disposition de mon tableau : la place qu’occupent les corps, les vides qui sont autour d’eux, les proportions, tout cela y a sa part. Henri Matisse
11 novembre 2024
J’aime la peinture de Matisse depuis longtemps. L’occasion de voir plus de 70 oeuvres rassemblées en un seul lieu était immanquable.
Sa peinture n’est pas violente mais souvent somptueuse ; elle n’est pas brutale, elle est libre. Elle s’est affranchie petit à petit des codes de son époque par l’utilisation de la couleur pure, la recomposition de l’espace. Il « laisse » parler les lignes, les formes et les couleurs.
Ainsi qu’un dompteur qui donne à voir un animal « assagi », il nous permet d’admirer la beauté du « sauvage »
Le réel « s’apaise » au point, parfois, de devenir abstrait, n’est plus que formes et couleurs dans une harmonie retrouvée. Il ne faut pas prendre cependant Matisse pour un doux rêveur mais plutôt un technicien de la tension qui, à force de recherches trouve les meilleures combinaisons afin de produire une nouvelle expression.

Chaise aux pêches 1919

Intérieur rouge, Nature morte sur table bleue. 1947